A la fin du
XIXème siècle survint ici, et pour une soixantaine
d'années, ce que l'on peut nommer "l'ère Noailly"
tant elle a influencé le village.
La famille Noailly ayant acquis une
part importante des terres du village y a placé des métayers, logés dans des
fermes dispersées construites ou rebâties dans ce but
afin de permettre une exploitation agricole rationnelle.
Ces exploitations, dont le nombre s'éleva à 30,
étaient classées en 2 types suivant leur dimension
:
- Les domaines, de 20 ha ou plus (1/3 des domaines)
- les locateries, de moins de 20 ha (2/3 des domaines)
Ces bâtiments furent tous volotairement bâtis d'un
style identique bien reconnaissable, en partie employé aussi
pour la construction d'un hospice et d'un presbytère. Cette homogénéité de style était assez impressionnante et ne pourra échapper à l'oeil des visiteurs de la commune.
Un principe essentiel est la
division de l'espace couvert en plusieurs bâtiments
distincts, dont l'agencement varie suivant la topographie du lieu
ou leur adaptation à un bâtiment préexistant.
Mais un plan idéal se dégage :
Le bâtiment d'habitation est ouvert au sud et comporte
plusieurs chambres. Il est élevé sur une cave pour
tout ou pertie de sa surface et l'accès à
l'entrée se fait parfois par un escalier de quelques
marches.
Les fenêtres sont nombreuses, larges et hautes et donnent
beaucoup de lumières à l'habitat. les volets et les
huisseries étaient d'une même couleur
brun-rouge.
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Les bâtiments furent bâtis en pierre calcaire du pays
recouverte d'un enduit beige clair régulier laissant
apparaître, aux angles et autour de toutes les ouvertures,
les renforts très réguliers en pierre. Les toitures
sont couvertes de tuiles bourguignonnes.
Le puits était
équipé d'une pompe à bras rotative
métallique assurant un bien meilleur approvisionnement que
le système traditionnel de la chaîne et du seau.
Côté hygiène, le progrès fit
élever dans chaque jardin un édicule de ciment, qu'on
ne savait toutefois pas encore raccorder à un système
d'assainissement et qui, le progrès ayant fait entrer cette
fonction dans l'habitat, sert aujourd'hui... d'abri à
outils.
Le style Noailly est visible un peu partout sur la commune et,
dans une moindre mesure, sur les communes limitrophes. Ainsi
l'ancestral Vieux Ponçu
lui-même, suite à son rachat par Paul Noailly
après la Grande Guerre se vit adjoindre 2 bâtiments
typés disposés en angle pour recréer l'effet
de cour centrale, lors de sa rénovation en 1925 par
l'entreprise Labaye de Magnet.
Par ventes successives par les héritiers, le domaine fut
progressivement démantelé et perdit de son
caractère mais laisse une empreinte esthétique
particulière.
Maison de Monsieur Lucien Grenier, à
Gobertières
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